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Aujourd’hui, nous parlons de l’injonction à se mettre à la place des autres.

Cette glorification de l’empathie.

Essaie de le/la comprendre.

Mets-toi à à sa place.

C’est difficile, en réalité, de se mettre à la place des autres.

Cela demande un recul, une neutralité et une objectivité que nous n’avons pas (et ne souhaitons pas avoir) dans les relations proches (amicales, familiales ou romantiques).

Pourquoi ?

Parce que nos relations sont teintées de nos émotions et de notre vécu.

Il y a l’empathie, qui est cette capacité qui nous permet de percevoir de façon quasi viscérale les émotions des autres.

Mais il y a aussi la compassion. qui est la capacité de comprendre intellectuellement et émotionnellement ce que traverse l’autre.

La compassion est de l’empathie avec une couche de sympathie. 

Prenons un exemple.

Si ma meilleure amie vient me raconter une situation difficile qu’elle traverse.

Je peux avoir une compréhension empathique de sa difficulté. Est-ce que je peux me mettre à sa place ?

Non. Tout simplement parce que je ne suis pas elle, et je ne traverse pas ce qu’elle traverse.

Est-ce que je peux compatir ? Evidemment.

Et si on imagine que j’ai traversé la même chose qu’elle, la dernière chose qu’elle a envie d’entendre de moi est une projection de mon propre vécu au sien sans aucun égard à ce qu’elle vit. 

Ce qu’elle aimerait moins, c’est que je lui impose mon point de vue de la situation ou comment s’en sortir.

Est-ce que ce que j’ai traversé m’aide à la comprendre ?

Complètement.

Mais si je n’ai pas traversé la même difficulté qu’elle.

Je peux toujours la comprendre avec mes neurones miroirs en voyant son désarroi ou en observant son état émotionnel.

Je peux aussi avoir de la compassion pour elle.

Le problème avec cette injonction à se mettre à la place des autres, se situe à deux niveaux.

  • D’abord,  il  y a une limite à l’empathie.

L’empathie dépend de nos valeurs, du contexte aussi.

Si l’autre n’a pas les mêmes opinions ou valeurs que moi, difficile même impossible d’être empathique.

Un.e manipulateur.ice est empathique en utilisant les vulnérabilités de l’autre.

Mais Un.e psy utilise l’empathie pour aider, accompagner.

Ce n’est pas la même chose.

  • Ensuite, est-ce qu’on peut vraiment comprendre l’autre en se mettant à sa place ?

Chaque personne est unique, avec son vécu, ses valeurs et son contexte.

Se mettre à la place de l’autre, peut venir effacer cette altérité en prenant sa place (au sens propre du terme).

Avant de vous laisser, voici la piste de réflexion pour la semaine :

La meilleure façon d’aider quelqu’un qui traverse une période difficile est de simplement poser la question : comment je peux t’aider ? 

Parfois, la réponse vous surprendra et l’ attente sera rarement (voire jamais) du côté de la psychologisation.

Parce que le plus souvent, se mettre à la place des autres est tout simplement être là pour les soutenir.

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