Aujourd’hui, nous parlons du mythe de la vie parfaite.
Comment allez-vous ?
Cet épisode est programmé pour le 26 mars, une date anniversaire pour moi. Avec mon mari nous fêtons nos 10 ans de mariage.
Et comme vous me connaissez, il y a eu un temps d’introspection récemment.
Je me suis demandée pourquoi dans les contes qu’on nous lisait enfant, on ne nous raconte jamais la suite de l’histoire après la fameuse conclusion “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”.
Vous voyez le déroulement.
Qu’est devenue Cendrillon après l’histoire de la chaussure ? Ou Blanche Neige ?
Comment ça se passe pour la Belle après avoir épousé la Bête ?
La réalité, c’est que dans notre imaginaire collectif, ces histoires pèsent leurs poids.
Et puis le mariage. L’institution du mariage. Est-ce qu’elle rend vraiment heureux ou heureuse ?
Sans parler des enfants.
Mais Chut, on ne doit pas dire pour préserver le mythe.
C’est que voilà le récit du bonheur ne tient qu’à ça.
Puis il y a la suite du récit, écrite par la doctrine capitaliste dans laquelle nous vivons.
Faire des études.
Avoir de l’argent.
Avoir du succès.
Et la santé bien sûr.
Être ambitieuse mais pas trop, il faut penser aux enfants.
C’est pourquoi beaucoup de femmes (oui les femmes sont beaucoup plus impactées par ce récit), quand elles se retrouvent à un carrefour décisif de leur vie, commencent à développer une forme d’anxiété.
L’anxiété de ne pas cocher les cases du récit de la vie parfaite.
L’injonction au perfectionnisme
Le perfectionnisme est juste un système de croyances.
On le confond souvent avec l’estime de soi basée sur le résultat.
Un mariage parfait est un mariage monogame, qui dure longtemps et où le couple s’aime comme au premier jour.
Une carrière parfaite, est une carrière sous contrôle, où chaque étape est savamment calculée.
Des enfants parfaits sont des enfants polis et obéissants.
Et tout ce mécanisme mental est juste une sorte de fantasme qu’on peut formuler de cette façon : si je garde sous contrôle tous ces aspects de ma vie, je vais me sentir bien.
Je vais enfin avoir des émotions positives et en profiter.
C’est vraiment une histoire qu’on se raconte et qui est appuyée aussi par l’injonction sociale au perfectionnisme.
Parce que cette idée qu’on se fait d’une vie parfaite et sous contrôle, nous donne l’impression d’échapper au pire : les jugements, les regards des autres, la honte ou les reproches.
On veut que le résultat apparent de nos vies soit parfait et visible au monde extérieur.
Et c’est ce qui nous donne cette illusion du bonheur.
Mais ne trouvez-vous pas que c’est juste une autre façon de se conformer à ce qu’on attend de nous ?
Il existe plusieurs routes qui peuvent mener au bonheur.
Le bonheur selon nos propres termes.
Parce que je vais vous faire un aveu.
Si vous ne vous sentez pas heureuse et satisfaite de vous-même intérieurement, aucun mariage, aucun enfant et aucune carrière ne vont vous rendre heureuse.
Quand je me suis mariée il y a 10 ans, je ne m’attendais pas à toutes les épreuves que nous allions traverser, à toutes les recherches d’identité à chaque événement majeur, au confinement et aux déménagements.
Et pourtant, la seule constante qui m’a accompagné dans tout ce chemin parcouru est bien cette volonté personnelle de vivre pleinement ces expériences.
Accepter aussi que parfois nous n’avons pas le contrôle.
Que d’autres fois on peut sentir des émotions désagréables.
Mais choisir aussi de voir où se cache la joie.
C’est ce qui constitue notre expérience humaine dans son mouvement permanent mais aussi son impermanence.
La vie parfaite n’existe pas.
Parce que la vie parfaite ne peut pas être une vie conformiste.
On peut juste choisir de voir sa vie comme parfaite parce qu’on choisit d’être heureuse intérieurement avant de chercher à ce que les autres ou les situations nous rendent heureuse.
Et avant de vous laisser, je vous invite à méditer sur cette question.
Et si une vie parfaite était juste le processus avec lequel nous allouons notre attention et notre énergie aux différents aspects de notre vie ?
Plutôt qu’une simple équation où l’on attend que des circonstances extérieures aient un impact sur notre ressenti.