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Aujourd’hui, nous parlons de l’injonction à se détendre.

Aviez-vous déjà ressenti une forme d’agacement face à une personne qui vous lance : mais détends-toi ! dès que vous abordez un sujet difficile ou que vous exprimez une émotion connotée désagréable ?

Cela m’arrive très souvent.

Et vous savez quoi ? Je n’arrive pas à me détendre !

Ironique, non ?

Même si je me considère comme une spécialiste dans le monde des techniques de relaxation, cette injonction à se relaxer me stresse.

Visualisez et tout ira bien !

Voici une histoire assez drôle.

J’étais en salle d’accouchement. Les douleurs étaient intenses et ma boîte à outils d’exercices de respiration et de relaxation n’était plus suffisante.

J’appelle la sage-femme, espérant compassion et aide.

Elle me demande si j’étais familière avec les exercices de visualisation. 

Oui, évidemment, j’ai une ceinture noire dans le domaine.

Elle me dit : et alors, visualisez ? qu’est-ce que vous attendez ?

Et elle est sortie.

Intéressant. Bon c’était très agaçant ce jour-là !

Dire à quelqu’un de se relaxer, ne relaxe pas.

Affirmer à quelqu’un qui a besoin d’aide que la visualisation marche bien, n’aide pas.

Croire qu’il suffit de penser à la relaxation pour se détendre, relève de la pensée magique.

Les bienfaits de la relaxation sont multiples. Ce n’est pas moi qui vais vous dire le contraire, n’est-ce pas ?

Mais il y a une subtilité, une nuance à apporter dans ce monde qui veut des solutions immédiates.

Ce monde où l’on réagit plus qu’on agit.

Le secret de la relaxation

La relaxation se cultive.

Je veux dire par là, la relaxation s’apprend, se pratique, devient une forme de réflexe.

C’est tout un travail. 

Qui demande une prise de conscience, une pratique quand tout va bien.

Vous savez, je fais moi-même l’erreur parfois de proposer ce raccourci.

Mais, respire, et ça ira mieux !

Et que faire si cela ne va pas mieux ?

Je suis prête à parier : on stresse davantage et on cul-pa-bi-li-se !

Le philosophe Alexandre Jollien, dit :

La méditation n’est pas une baguette magique

Alexandre Jollien

Il décrit son expérience de 3 ans auprès d’un maître Zen à Séoul, Corée du Sud où il a pratiqué la méditation plusieurs heures par jour. 

D’ailleurs, il raconte cette aventure, dans son livre Vivre Sans Pourquoi.

Alors, vous devez vous demander si on doit se relaxer ou pas ?

Et si vous m’écoutez depuis le début, vous vous en doutez, il n’y a pas de réponse tranchée.

Est-ce qu’on se détend pour bien faire ?

Ou est-ce qu’on se détend pour un résultat, une performance ?

J’aime respirer consciemment. Et j’aime l’idée de transmettre ce “super pouvoir” aux personnes qui me demandent de l’aide.

Mais j’ai réalisé quelque chose d’important : pour réussir à être complètement dans la détente, il FAUT arrêter de vouloir se détendre !

Parfois, chercher à se détendre ou répondre à l’injonction de se détendre multiplie les tensions car vous vous sentez obligé.e de performer !

L’erreur que, même les expert.e.s font

Parce que le problème est le suivant :

Nous avons des pensées, des émotions, des déceptions, un trop-plein de quelque chose, un manque d’autre chose. 

Parfois, chercher à se détendre ou répondre à l’injonction de se détendre multiplie les tensions.

Vous savez pourquoi ? Parce que la détente, comme le reste, prend une place et une dimension dans laquelle vous vous sentez obligé.e de performer.

Et donc, vous pouvez vous faire confiance, vous n’allez pas arriver à vous détendre.

Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

Ce que j’explique souvent aux personnes à qui j’enseigne ces techniques est très simple.

Commencez toujours par cultiver ces pratiques avec la patience du jardinier.

Pratiquer la détente quand tout va bien pour se connecter au ressenti sans attente de résultats.

Je donne souvent l’exemple du brossage de dents. Vous n’attendez pas l’apparition des caries pour commencer.

et vous vous brossez les dents même quand il n’y a pas de caries.

Et puis, se détendre c’est aussi arrêter de vouloir “Faire”, se détendre, ça se vit. 

Parce que nous sommes conditionnés, à toujours faire sans échouer 

D’ailleurs, vous pouvez écouter l’épisode 9 du Podcast sur l’injonction à la productivité ou les épisodes 6 et 8 sur l’injonction à l’échec et au succès

Avant de vous laisser, voici la piste de réflexion pour la semaine

Se relaxer est un choix. Le choix de simplement être et ressentir.

 Celui de s’affranchir des injonctions.

 Et que faire si on n’y arrive pas ? 

Sans doute arrêter de vouloir y arriver et d’avoir peur d’échouer. 

On peut choisir de se libérer de cette obsession de la performance pour se détendre.

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