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Aujourd’hui, nous parlons de la formulation  “gérer les émotions”

Gérer les émotions est une formulation que j’ai, moi-même, beaucoup utilisée dans ma communication ou dans des ateliers que j’ai pu proposer dans le passé.

C’est ce raccourci qui peut vite vous culpabiliser si vous ressentez un débordement émotionnel sans arriver à “Gé-rer”.

C’est aussi une expression très utilisée dans la parentalité (dite positive), aider les enfants à gérer leurs émotions.

Et hier, mon fils avait cette grosse émotion, c’était de la frustration. Quand je l’ai pris dans mes bras, il pleurait et il m’a dit : maman, je n’arrive pas à gérer cette émotion. 

Et je me suis entendue lui dire : tu ne peux pas la gérer, c’est normal, accueillons-la ensemble.

Vous savez que j’aime bien prendre un pas de côté à chaque fois, et comprendre, analyser ce qui se passe.

Le non-sens de la gestion des émotions

Et je me suis rendue compte du non-sens de la gestion des émotions.

Selon le Larousse, gérer veut dire S’occuper activement d’un problème, affronter une situation difficile.”

Alors, que fait-on si on gère les émotions ?

Cela voudrait dire s’occuper activement de l’émotion.

Si on considère l’émotion comme un problème, parce que personne ne gère sa joie, on est bien d’accord.

Ce qu’on cherche à dompter, ce sont nos émotions désagréables. 

Alors, partant du principe qu’une émotion est une vibration que l’on ressent dans le corps en réponse à ce que nous pensons d’une situation.

Comment peut-on s’en occuper activement ?

En général, la chose la plus facile à faire pour nous c’est de nous couper de l’émotion. 

Ou d’aller trouver quelque chose qui nous fait oublier l’émotion.

Quand on gère les émotions, on cherche surtout à les contrôler, à contrôler notre ressenti de l’émotion.

Mais, vous allez me dire, comment faire face au débordement émotionnel ?

Comment aider les enfants à vivre avec leurs émotions et à en accepter les ressentis ?

Que faire des émotions au ressenti inconfortable ?

Une émotion est inoffensive

En réalité, ce que vous cherchez aussi à gérer ou à éviter ce sont aussi les réactions à l’émotion (pleurer, crier, surréagir à la critique, se disputer, …).

Je veux, tout d’abord, vous rassurer.

Une émotion, quelle que soit son intensité, nous vous tuera pas (dans le sens de la vie et de la mort).

Même si, culturellement, nous avons beaucoup d’expressions sur les émotions assez dramatiques : bouillir de rage, être mort de honte ou de faim, rester sans voix, briser le cœur.

Vous l’avez compris, cette façon de voir les émotions est bien intériorisée.

Bien sûr, si vous êtes une femme, vous avez encore une petite dimension supplémentaire.

Notre société, notre éducation demandent aux femmes de rester calmes et de préférence silencieuses, de ne pas se mettre en colère ou sinon elles sont traitées d’hystériques.

Et si vous pleurez ? 

Vous êtes considérée comme fragile et hypersensible. Et si vous êtes un homme, … De quoi je parlais déjà ?

Il y a aussi cette injonction au bonheur.

Une injonction à gérer vos émotions pour atteindre le bonheur. Le bonheur, vu comme cet état où tout va merveilleusement bien tout le temps.

Alors, que fait-on ?

Les émotions sont un signal important qui vient de l’intérieur, notre corps, en réponse à une pensée que nous avons.

Prenez une émotion comme de la colère. 

Vous allez ressentir de la colère quand vous pensez qu’une circonstance donnée ne va pas dans le sens que vous voulez. 

Gérer les émotions est une formulation que j’ai, moi-même, beaucoup utilisé dans ma communication ou dans des ateliers que j’ai pu proposer dans le passé.

Disons par exemple que votre enfant jette une balle sur le vase que vous avez hérité de votre grand-mère et le casse.

La colère que vous allez ressentir dans cette situation, ne vous sera pas utile. 

Elle ne va pas réparer le vase et va probablement effrayer votre enfant.

Prenez maintenant l’exemple d’une colère face à une injustice (et il y en a beaucoup dans nos sociétés). Certaines personnes vont tellement ressentir cette colère, qu’elles vont développer une énergie incroyable pour militer, pour trouver des solutions, pour éduquer.

“Gérer” ces deux types de colère revient à faire quoi au juste ?

Dans le premier cas, vous ressentez de la colère parce que vous pensez que ce vase est important (il l’est probablement). Et vous pouvez vous demander si cette colère est utile ? 

Dans cette situation, vous remarquerez que vos pensées tourbillonnent autour de la contrariété.

 Dommage, c’est tout ce qui me reste de ma grand-mère. 

Ou peut-être vous allez blâmer votre enfant parce que vous lui avez dit plusieurs fois d’arrêter.

MAis tant que vous ne “gérez” pas ces pensées, votre émotion va continuer à trouver le terreau pour prendre de la place. Et c’est en agissant sur les pensées, que vous allez laisser l’émotion passer.

Maintenant, dans le cas de colère plus adressée contre un système d’injustice. C’est pareil, tant que vous restez dans le monde des pensées, votre colère sera une colère, un signal physique, une vibration.

Mais si vous décidez par exemple de vous engager pour lutter (à votre échelle) contre ces injustices, vous allez pouvoir provoquer un changement de vos pensées et ce que vous ressentez.

Avant de vous laisser, voici la piste de réflexion pour la semaine

Toutes les émotions sont légitimes, et ce sont des réactions naturelles de notre corps. Les gérer, les contrôler, revient souvent à les refouler.

Les accueillir, leur laisser de place ou les nommer est important.

Mais quand on sait qu’elles viennent de nos pensées, ce qu’il nous reste à faire est de créer des pensées plus constructives qui nous aident à ressentir des émotions plus agréables. Le plus souvent, cela demande du recul et ce n’est possible que si on accepte de laisser la place à l’émotion et de ressentir tous les ressentis.

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